Rapport Général 2013

 

Moins d’enfants adoptés, mais des familles mieux préparées et mieux accompagnées 

 

Le mouvement de décroissance générale de l’adoption internationale, qui a débuté en 2006, s’est prolongé en 2013 en France : l’AFA –comme les opérateurs privés- a de nouveau été frappée par cette baisse. 

Pour autant, mesurer la pertinence du dispositif en place à l’aune du seul nombre d’adoptions réalisées au cours de l’année écoulée présenterait un risque majeur : le pragmatisme du chiffre se heurte en effet à la réalité complexe et nuancée du suivi au long cours que réclame tout processus adoptif. 

Aucune adoption ne ressemble à une autre… Aucun parcours d’enfant ne peut être assimilé à celui d’un autre enfant, même au sein d’une fratrie…   Aucun projet familial, par essence évolutif, ne peut être réduit à une catégorisation.

L’adoption est un processus complexe et intime, à nul autre pareil.

L’Agence Française de l’Adoption, grâce à son expérience riche de milliers d’expériences humaines, toutes différentes, peut en témoigner une fois encore, en 2013. Véritable année de mutation, l’année écoulée est marquée du sceau du paradoxe. 

Paradoxe essentiel, le processus de réduction des adoptions individuelles, principe fondamental qui permet l’encadrement et la sécurisation des procédures, n’a pas trouvé son point d’aboutissement : en 2013, une adoption sur trois réalisée en France demeure donc sans garantie d’encadrement, alors même que :

  • la nécessité d’une préparation et d’un accompagnement renforcés des candidats et des familles -avant, pendant et après l’adoption réalisée- n’a jamais été aussi impérieuse.
  • le profil des enfants proposés, leurs parcours de vie respectifs, leurs histoires intimes commandent qu’ils soient eux-mêmes, ainsi que leurs futurs parents, toujours mieux préparés à cette rencontre déterminante qu’est l’adoption.
  • la démarche introspective que certains pays d’origine conduisent sur leurs dispositifs de protection de l’enfance, influence leurs pratiques et peut entraîner des modifications substantielles de leurs organisations ; leur arsenal législatif et réglementaire est impacté ; leurs exigences à l’endroit des pays d’accueil se renforcent.
  • de plus en plus, un suivi de long terme s’impose, la thématique de la formation à la parentalité adoptive se révèle, des garanties sur la réussite du processus sont attendues. 

En tant qu’opérateur public, l’AFA, a dû continuer à faire face en 2013, comme les opérateurs privés, à ce phénomène général de contraction du nombre d’adoptions internationales. Pour autant, en dépit de cette situation dont les effets perdurent, l’AFA a optimisé, dans une collaboration renforcée avec les départements, son dispositif de préparation, d’étayage et d’accompagnement des candidats et des familles. 

Moins d’enfants adoptés en 2013 certes, mais des familles mieux suivies, dans l’objectif toujours réaffirmé de contribuer à la réussite de l’adoption et, à tout le moins, à la réduction des difficultés –voire aux impasses- consubstantielles à la complexité du processus adoptif. 

Isabelle VASSEUR
Présidente du Conseil d’Administration de l’AFA

 

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