Consentement à l’adoption

 

Problèmes éthiques

Le consentement pose un problème éthique, dans la mesure où les pays d’origine ne disposent pas des mêmes moyens d’information et de protection de l’enfance que les pays d’accueil.

Les parents d’origine sont souvent dans une situation de grande précarité avec un niveau socio-culturel bien inférieur à celui des adoptants.

L’analphabétisme constitue un facteur de vulnérabilité qui pose la question de la qualité du consentement et la notion de consentement éclairé et écrit peut ne plus avoir de bon sens.

Pourtant c’est souvent dans ces circonstances que l’adoption internationale reste la seule mesure adaptée aux besoins de l’enfant ; un accompagnement individuel adapté au niveau des parents biologiques est alors indispensable.

Les revenus liés à l’adoption internationale peuvent également fausser la liberté du consentement, soit que les institutions en aient besoin pour entretenir les enfants non adoptables, ou pour rembourser les frais engagés en faveur des parents biologiques, soit que les parents biologiques eux-mêmes bénéficient du placement de leur enfant.

Il peut être difficile de refuser un consentement qui soulage d’une bouche à nourrir, qui donne une chance à l’enfant et qui, éventuellement, peut rapporter en nature (suivi ou soins de la famille par l’institution) ou en espèces de quoi faire survivre la famille.

Si on veut appliquer de manière rigide les normes internationales d’éthique, la majorité des consentements donnés dans un contexte de grande précarité sont suspects.

Si, sans accepter un « double standard », on adapte les règles universelles au contexte de vulnérabilité socio-économique, culturelle ou politique, on peut accepter les procédures de consentement en vigueur dans la plupart des pays d’origines ; dans les autres une pression peut être nécessaire qui n’est généralement efficace que si elle s’accompagne d’un appui institutionnel, social ou financier.

Il s’agit de partir du contexte socioculturel particulier pour expliciter et spécifier les principes universels (Ex : être sur que la traduction a été faite ou, qu’au cours d’un « palabre » ou autre espace de parole, ont été exposées les alternatives à l’adoption ou la notion de rupture définitive et irrévocable des liens de filiation antérieure…)

On doit exiger non ce qu’il y a de mieux dans l’absolu, mais ce que l’on peut faire de mieux dans le pays. Cela porte essentiellement sur l’accompagnement de la famille biologique et sur la mise en place des mesures alternatives de protection de l’enfance. En aucun cas le contexte de l’adoption internationale ne peut justifier ou tolérer quelque forme de violence, d’exploitation et d’injustice que ce soit envers les populations concernées. L’adoption doit alors être fermée par décision de l’autorité centrale pour l’adoption internationale française.