CAHIERS PSY

 

Cahier Psy 11 – « L’enfant adopté, le savoir et l’école »

L’enfant arrivé dans sa famille par la voie de l’adoption occupe petit à petit sa place. Sa capacité d’attachement modèle le rythme de cette « greffe affective » que l’aptitude de ses parents vient, à sa façon, étoffer et nourrir.

Le moment venu, quelquefois très vite, l’école entrouvre les portes d’une nouvelle adaptation et l’enfant se sent encore sollicité par l’impératif et l’exigence d’une autre intégration.

De familier, affectueux et restreint qu’il est à la maison, lorsqu’il devient scolaire et social, le cercle qui environne l’enfant confronte soudain ce dernier à des enjeux d’un tout autre ordre auxquels il va devoir se mesurer.

Quel que soit l’âge de l’enfant au moment de son adoption, le défi pour lui est de taille !

Dans un contexte socio-culturel aujourd’hui très compétitif, qui amène l’école à occuper une place de choix dans l’exercice de la parentalité, les préoccupations des parents adoptifs sont celles de bien des parents et parfois même les dépassent. Réussite à l’école, valeur, reconnaissance des autres sont étroitement mêlées dans les esprits. On pourrait même avancer que la réussite à l’école est très souvent perçue comme témoin de la « réussite » de l’enfant et, à tout le moins, de son éducation, a fortiori de son adoption.

Cette attente des parents adoptifs ou des enseignants est d’autant plus exigeante pour l’enfant que l’approche du savoir et des apprentissages scolaires le dérange en ce qu’elle vient aussi remuer son histoire.

Dans le contexte scolaire, pour prévenir ou cerner toute difficulté, bien des parents entament avec ou à l’encontre du corps enseignant, et chacun « dans l’intérêt de l’enfant », des démarches bien intentionnées, où s’engagent des échanges souvent décalés d’une réalité dont ils ignorent les uns et les autres les tenants. L’enfant, de sa place spécifique, ne tire pas toujours le meilleur profit de cette relation triangulaire qui anime enfants, parents, enseignants.

Entre vigilance, obnubilation, incompréhension, se côtoient et circulent des attentes distinctes, autour desquelles il devient parfois très difficile de se comprendre, de créer du lien et de s’aventurer.

Parvenir à interpréter le comportement des enfants, cela signifie déjà y mettre du sens et comprendre ce qui se passe. Les comportements scolaires sont souvent des signaux d’alarme qui doivent être entendus pour aider et accompagner au mieux enfants et parents.

Dans cet esprit, même si bien des enfants ne présentent qu’a minima certains des troubles décrits ci-dessous, ces lignes tracent un fil rouge pour une réflexion et un éclairage autour de la thématique du savoir et des apprentissages.

En savoir plus :